De joueur à entraîneur : une vocation née sur le terrain, Né à Kinshasa il y a 47 ans d’un père belge et d’une mère congolaise, Alain Landeut a grandi entre la RDC et la Belgique. Passionné de football depuis son plus jeune âge, il a entamé sa carrière de joueur à l’Union Saint-Gilloise dès l’âge de 8 ans. Défenseur central et milieu récupérateur, il a gravi les échelons et évolué dans plusieurs clubs européens, notamment en Belgique (FC Dender, Torhout, Racing Jet), au Portugal (Marítimo), en France (Ajaccio) et en Angleterre (Cambridge United).Malheureusement, une blessure grave – une rupture du tendon d’Achille – a mis un terme à sa carrière de joueur. Mais déjà, ses entraîneurs et coéquipiers pressentaient qu’il deviendrait coach. Passionné par la tactique, il prenait des notes sur les stratégies et exercices d’entraînement, préparant inconsciemment sa reconversion.
Une carrière d’entraîneur marquée par des succèsSa carrière d’entraîneur débute naturellement à l’Union Saint-Gilloise en formation, avant de passer par la prestigieuse académie du RSC Anderlecht et de diriger l’équipe A du Sporting Bruxelles. En 2016, il décide de mettre son expertise au service du football africain et enchaîne des expériences dans plusieurs pays :Guinée : AS Kaloum et Satellite de ConakryGhana : Berekum Chelsea, Rwanda : Kiyovu Sport Bénin : Forces Armées RD Congo : DCMP et Lubumbashi Sport, Ses plus grandes fiertés restent ses titres :1. Coupe du Congo 2021 remportée avec le DCMP, une consécration à la fois professionnelle et sentimentale pour ce passionné du club vert et blanc.2. Super Coupe du Rwanda 2022 avec Kiyovu Sport, après avoir terminé premier ex æquo avec APR.3. Son passage marquant au Ghana, où il a été élu deux fois Coach du Mois et mené son équipe à la première place avant l’interruption du championnat due au COVID-19.

Peu de techniciens congolais peuvent se targuer d’avoir remporté des trophées en RDC et à l’étranger. Alain Landeut, qui se considère comme un entraîneur congolais malgré son parcours international, fait partie de cette élite aux côtés de Florent Ibenge.Les défis du métier d’entraîneur en AfriqueÊtre entraîneur en Afrique n’est pas une tâche facile. Entre infrastructures limitées, décisions arbitraires des fédérations et critiques parfois injustes, Alain Landeut a appris à s’adapter. L’une de ses plus grandes déceptions reste la fin de saison 2022 au Rwanda, où son équipe, Kiyovu Sport, a terminé à égalité de points avec APR, mais s’est vue privée du titre à cause d’un simple but d’écart au goal-average. Une décision qu’il estime injuste et motivée par des influences politiques.En RDC, il déplore également le manque de reconnaissance pour les entraîneurs locaux et les critiques souvent infondées à leur égard. Malgré ces défis, il reste optimiste et déterminé à contribuer au développement du football congolais.Une philosophie de jeu inspirée du football total Alain Landeut est un fervent adepte du football total, un style basé sur la possession du ballon et une circulation rapide en une ou deux touches. Pour lui, le pressing haut et l’organisation défensive sont primordiaux pour empêcher l’adversaire de développer son jeu.Sa philosophie repose sur trois piliers :
1. Travail acharné : Chaque jour est une opportunité de progresser.
2. Mentalité de gagnant : Toujours viser plus haut et ne jamais se contenter de peu.
3. Foi et discipline : Un joueur talentueux sans discipline est voué à l’échec.Son exigence est parfois perçue comme de la sévérité, mais pour lui, c’est la clé du succès. À Lubumbashi Sport, il a instauré un régime professionnel strict : entraînements matin et après-midi, analyses vidéo, soins chez le kiné et repas en équipe.Une rigueur intransigeantePour Landeut, la discipline et la rigueur sont des valeurs fondamentales. « Tu peux être le joueur le plus talentueux, sans discipline, tu ne réussiras pas », affirme-t-il. Il cite en exemple Eden Hazard, dont la carrière a été marquée par un manque d’investissement dans l’entraînement.Il prône un modèle professionnel où les joueurs doivent être impliqués à 100 %, non seulement sur le terrain, mais aussi dans leur mode de vie. Une aventure avortée avec Tshinkunku Récemment, Alain Landeut a été en contact avec le club de Tshinkunku à Kananga. Après des discussions avancées et un accord de principe avec le président du club, le deal n’a finalement pas abouti. La raison principale ? Des contraintes logistiques, notamment en ce qui concerne son voyage depuis Bruxelles. Toutefois, il ne garde aucune rancune et soutient pleinement l’entraîneur nommé à sa place, Serge Lofo. Quel avenir pour Alain Landeut ? Toujours à la recherche d’un projet ambitieux, Alain Landeut est en discussion avec plusieurs clubs, y compris à l’international. Il pourrait rebondir en Libye ou au Soudan du Sud, mais reste également ouvert à un retour en RDC. »Dans notre métier, on ne sait jamais de quoi demain sera fait », confie-t-il. Ce qui est certain, c’est que ce globe-trotter du football africain n’a pas dit son dernier mot. Avec son expérience et sa philosophie rigoureuse, il pourrait bien être l’un des futurs grands noms du coaching congolais.
Pontien junior LUSHIKU
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